Ceci est le cinquième et dernier d'une série de cinq
articles consacrés à l'évolution de la société américaine depuis 2001 et
à l'influence dangereuse de ce pays sur la paix du monde, ou ce qui en
reste.
En réalité, les responsables américains sont en guerre contre leur propre pays. Ils sont en train de détruire, en cherchant à le perpétuer, le système qui assurait leur hégémonie sur le monde.
Toujours plus… de la même chose
Chaque échec provoque non pas une mise en cause d’un système ou d’une
politique qui n’a, à l’évidence pas fonctionné (puisqu’il y eu échec), mais au
contraire un renforcement de cette politique ou de ce système dont l’échec ne
serait dû qu’à sa taille trop modeste. On nous servait le même raisonnement à
propos du libéralisme et de la mondialisation : si cela ne fonctionne pas,
c’est parce que le système mis en place jusque là n’est pas encore assez
libéral ni assez mondialisé.
Cinquante deux ans d’embargo contre Cuba ne sont pas parvenus à faire
changer le gouvernement cubain. Le président Obama, reconnaissant l’échec de
cette politique a annoncé son intention de normaliser les relations avec Cuba,
alors que de son côté, le sénat fera tout pour l’en empêcher. Malgré tout on
continue à appliquer un système de sanction à l’Iran et depuis un an, à la
Russie.
Que penseriez-vous d’un médecin qui, pour vous soigner se contenterai
d’augmenter les doses du même médicament, sans chercher si une autre
prescription ne serait pas éventuellement mieux adaptée ? Il est vrai
qu’un patient mort ne peut plus se plaindre…
Sur le plan intérieur, les autorités américaines sont également en guerre
contre leur population. Il n’est que de voir l’évolution des équipements de la
police américaine depuis dix ans. Dans le même temps, leur politique étrangère
consiste concrètement à dépenser des milliards de dollars pour promouvoir un
danger que l’on prétend éradiquer. Il est vrai que ces milliards vont
essentiellement à l’industrie de défense américaine…
Ce qui est particulièrement inquiétant, c’est que des politiciens de ce
(tout petit) niveau puissent accéder aux commandes d’un état aussi puissant que
les Etats-Unis. Ils n’ont pas fait la preuve, jusqu’à présent d’une vision transcendante
en politique internationale, et cela ne risque pas de changer avec le prochain
président si on se fonde sur la liste actuelle des candidats et la façon dont
chacun va chercher à acheter les voix avec l’argent des milliardaires qu’il
faudra bien servir ensuite.
Comment un « pays indispensable» peut il se comporter comme il le
fait, semant le feu et la désolation partout où il passe ? Il y a là, à
priori, en ce qui me concerne une sorte de dissonance cognitive. Et comme il
faut trouver le moyen de régler ces dissonances je conclue que ce pays n’est
certainement pas aussi « indispensable» qu’il le pense.
Voilà un raisonnement, semble-t-il, d’un niveau tout à fait élémentaire.
Pourquoi donc n’est-il pas à la portée des dirigeants européens et en
particulier de celui qui nous concerne au premier chef, nous Français ?
Est-il plus important de poursuivre un maire qui cherche à connaître la
proportion d’élèves de différentes origines dans les écoles de sa ville ?
Quand les Français vont-ils se réveiller ? On les considère comme des
crétins, on ne s’en cache même plus et que disent-ils ? Rien ou presque.
Mais pendant ce temps, l’Otan et les Etats-Unis font monter les enchères
dans cette course folle à l’affrontement en Europe. Qui croit que la Russie va
plier devant cette agression permanente ? Consultez l’histoire, la vraie,
pas celle que tentent de réécrire le gouvernement ukrainien soutenu (c’est
étonnant) par le gouvernement polonais et les pays baltes. Ils ne l’ont jamais
fait. Mais pendant ce temps, la présidente Lithuanienne[1],
Dalia Grybauskaite, en bon petit soldat de l’Otan, annonce des manœuvres civiles et militaires pour défendre son pays
contre une attaque russe ! On croit rêver !
Le pire, c’est, comme le dit le politologue russe Fedor Loukianov, fin connaisseur
des milieux politiques russes, qu’à Moscou, maintenant, on pense que la guerre
est peut-être une option. Jusqu’à présent, le Kremlin était sans doute l’acteur
le plus raisonnable de cette immense tragédie en préparation. Où allons-nous ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire