Ainsi donc, nous « révèlent »
« Médiapart » et « Libération » les Etats-Unis écoutent la
France. Ils écoutent nos présidents depuis de nombreuses années, en fait, ils
ont écouté Jacques Chirac, Nicolas Sarkozi et François Hollande. Quelle
nouvelle !
Tout le monde sait que
depuis bien plus longtemps, les Américains espionnent leurs adversaires comme
ceux qui se croient leurs alliés. Le développement des moyens techniques a
permis le développement de ces écoutes qui maintenant permettent le stockage
d’une quantité d’informations qui dépasse l’entendement, on parle de
« yotabites[1] », et
dans laquelle on ne peut se retrouver qu’en utilisant des mots clés. Cela dit,
quand on écoute un téléphone en particulier, on peut tout analyser.
Mais, à dire vrai, presque
tous les pays écoutent tout le monde, la France n’est pas en reste. Au temps de
la guerre froide on écoutait les pays du pacte de Varsovie, le grand ennemi.
Mais on écoutait aussi ses amis. Il est particulièrement utile, dans une
négociation internationale importante de connaître à l’avance la position de
l’autre partie.
En résumé, tout le monde
écoute tout le monde et tout le monde le sait. Alors pourquoi ces
réactions ? Le président et le premier ministre, pour ne citer qu’eux, ont
immédiatement empoigné le flambeau de la sécurité et de l’indépendance
nationale. Le président a convoqué un Conseil de Défense à la suite duquel il a
fait savoir que la France : "ne
tolèrerait aucun agissement mettant en cause sa sécurité".
Le ministre des affaires
étrangères, ce héros martial a « convoqué » l’ambassadrice des
Etats-Unis en France, en voilà du courage ! A sa sortie du quai d’Orsay,
Mme Hartley était très souriante. On
imagine la terreur que la France et Laurent Fabius lui inspirent ! Pour
faire bonne mesure, ce dernier s’est exprimé devant la presse invitée, fait
exceptionnel, à cette occasion, reprenant la position exprimée plus tôt par
François Hollande.
Que veut donc dire
ce cirque ?
L’opération de
communication, car ce n’est pas autre chose, a deux cibles. La première, et qui
n’est pas en l’occurrence la plus importante, les Etats-Unis : le message
est quelque chose comme : « Je peux supporter que vous me
méprisiez, moi et le pays que je gouverne, à condition que cela ne se voie
pas trop ». La deuxième cible est l’opinion intérieure. A elle on veut
dire en substance : « Vous voyez comme je vous défend bien, je
ne me laisse pas marcher sur les pieds, même par un pays aussi puissant. Les
Etats-Unis ne font pas ce qu’ils veulent en France ».
Réponse de Barak
Obama, « on a cessé depuis longtemps d’écouter votre président (donc vous
reconnaissez l’avoir fait) et je promets de ne plus le faire ». A Paris,
on fait semblant de le croire, trop fort ce président Hollande !
Quand au message à
l’opinion publique française, outre le fait qu’il montre à quel point « nous
sommes là pour le protéger », ce qui est plus facile, soit dit en passant,
que de faire baisser le chômage, il permettra, le moment venu, de faire passer
l’accord transatlantique que la Commission Européenne négocie en secret avec
les Etats-Unis et qu’il faudra tout de même, enfin on l’espère, faire ratifier
par l’Assemblée. « Nous acceptons ce traité, mais, souvenez-vous, nous
savons être intraitables quand il le faut vraiment ».
Tout va bien,
habitants de la France, dormez tranquille !
[1] Un yottabyte est égal à 1024 bytes. Il
n’existe pas, pour l’instant, de mot pour désigner l’unité de rang supérieur.
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