A l’heure où
l’affrontement est-ouest s’est déplacé dans le domaine médiatique, les lignes
ont tendance à se brouiller, même pour les observateurs avertis. Bien que
regrettant que la concurrence ait trop tendance à déboucher sur l’affrontement,
je me réjouis tout de même que le "poids des mots" puisse remplacer
parfois le "choc des balles".
Cela dit, le mauvais
usage des mots peut aussi faire des dégâts, tant il est vrai que "lorsque
les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté[1]".
Les exemples ne manquent pas de déni de démocratie y compris dans les pays qui
ont le front de vouloir étendre ce système au monde entier.
Deux évènements dont j’ai
été témoin cette fin de semaine m’ont amené à écrire ces lignes. Le premier
s’est produit mercredi 17 juin. Je participais à la présentation, au sein d’une
association, du livre de Guy Mettan, "Russie-Occident, une guerre de mille ans. La russophobie de Charlemagne à la
crise ukrainienne", excellent livre, au demeurant et dont je recommande la
lecture, mais ce n’est pas le sujet. Ainsi donc l’auteur parlait des recherches
qu’il a menées pendant un an sur le sujet. Il mentionnait la propagande
médiatique anti russe des médias occidentaux, ce qui semblait agacer un spectateur
assis derrière moi que je "sentais" s’agiter sur sa chaise et
entendais marmonner.
Lorsque
l’on est passé aux questions de la salle, mon voisin n’a pas demandé le micro,
mais n’a pu s’empêcher de couper la parole de l’orateur pour dire, dans une
réaction de timide énervé : « on ne parle pas de la propagande
russe » ? Je ne sais pourquoi cette remarque m’est restée en mémoire
alors que l’on trouve ce genre de réaction en boucle sur les principaux médias
occidentaux. Quand on ne peut répondre aux arguments de son interlocuteur, on
cherche à le diaboliser, la méthode est bien connue.
Le
deuxième événement a été la conférence de presse du président russe, Vladimir
Poutine au Forum de Saint-Pétersbourg vendredi après midi. Il a répondu pendant
deux heures aux questions de Charlie Rose, présentateur de la chaîne américaine
CBS[2], en
direct, devant des centaines de représentants du monde international de la
politique et des affaires, et les caméras de télévision.
Le
premier événement m’est alors revenu en mémoire et je me suis demandé : où
est la propagande quand le président russe accepte de répondre en direct aux
question d’un journaliste américain ?
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